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Vieillir en tant que femme

J’avais envie de vous parler de la vieillesse car à 38 ans, je suis déjà dedans.

Et oui, je suis une femme, dès 30 ans déjà, on se sent scrutée de toutes parts.

Et il y a quelques mois, j’ai découvert que j’avais un nouvel ennemi : les paupières qui tombent. Visiblement une angoisse chez deux de mes copines, qui ont le même âge que moi. Elles ont échangé à ce sujet sur un groupe whatsapp que nous avons en commun, évoquant la chirurgie esthétique, des massages avec des cosmétiques anti ride, et des jus de légumes. What else?

Je me sens donc chanceuse de ne pas en être à inspecter mes paupières. Mais déjà il faut assumer les cheveux blancs, et ce n’est pas simple. Partout on ne voit que des femmes sans trace de vieillissement, des couples dans lesquels l’homme est autorisé à assumer ses tempes grisonnantes (présentées d’ailleurs comme très attirantes), ses pattes d’oie au coin des yeux, alors que la femme se maquille pour masquer les effets du temps et doit se teindre les cheveux pour ne pas apparaître comme « négligée ».

D’ailleurs, où sont les femmes d’un certains âge, les vieilles femmes, à part dans les publicités pour la prévoyance et les confitures? Pourquoi la société a-t-elle tant de difficultés à laisser les femmes être elles-mêmes, sans artifice?

Le vieillissement est un processus naturel, pourquoi vouloir à tout prix l’éviter, le cacher?

Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans l’édifiant livre de Mona Chollet, « Sorcières ». De nombreux sujets sont abordés sur l’image et la puissance des femmes, et ce qu’en a fait la société. Dans le chapitre « briser l’image de la vieille peau », Mona Chollet explique : « on dit souvent que le vieillissement et la mort sont tabous dans notre société ; sauf que c’est seulement le vieillissement des femmes qui est caché ».

L’auteur évoque les classiques des studio Disney « qui mettent en scène un affrontement générationnel entre de vieilles sorcières et de jeunes beautés, faisant ainsi reposer la valeur d’un femme sur sa fertilité et sa jeunesse – jamais sur une sagesse durement acquise » (Kristen J. Sollee). « Voilà sans doute l’une des raisons pour lesquelles les cheveux blancs sont bien acceptés chez les hommes et mal vu chez les femmes : parce que l’expérience qu’ils dénotent est jugée séduisante et rassurante chez les premiers, menaçantes chez les secondes ».

« La disqualification de l’expérience des femmes représente un perte et une mutilation immenses. Les inciter à changer le moins possible, à censurer les signes de leurs évolution, c’est les enfermer dans une logique débilitante. Il suffit de réfléchir une minute pour mesurer l’idéalisation folle qu’implique le culte de la jeunesse« .

Je ne pourrais vous restituer toute la richesse de son écrit, car il y a de nombreuses références. C’est vraiment un ouvrage extrêmement riche, et pour ma part, il m’a réellement donné beaucoup de matières à réflexion. Je pense d’ailleurs vous en distiller d’autres extraits dans de futurs articles.

A écouter

Si vous préférez écouter que lire, je vous conseille un épisode du podcast à soi « Vieille, et alors? ».

Je vous recommande également le média « J’ai piscine avec Simone », qui réalise un podcast : Vieille, c’est à quelle heure?

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